Pour que ça aille, il faut de l’ail !

Originaire d’Asie centrale, l’ail (Allium sativum) est consommé depuis plus 5 000 ans comme épice et remède. En Egypte ancienne, il était réputé pour la force exceptionnelle qu’il donnait aux esclaves. Sa renommée était telle que Kheops, pharaon d’Egypte, fit graver une gousse d’ail au sommet d’une des pyramides de Gizeh. Depuis l’Antiquité, l’ail était reconnu pour ses vertus toniques, cardio-vasculaires et anti-infectieuses. Il était ainsi employé par les athlètes grecques et romains pour son pouvoir fortifiant, broncho-dilatateur et stimulant. Au Moyen-âge, l’ail incarne un des rares moyens de se prémunir des épidémies de peste, lèpre, choléra ou typhus et se prénomme « thériaque des paysans et des pauvres ». Durant la Seconde Guerre Mondiale, la médecine militaire l’utilisa lorsque la pénicilline, antibiotique le plus courant de l’époque, n’était plus disponible.

L’ail est riche en minéraux et oligo-éléments, en vitamines et acides gras essentiels, en antibiotiques et anticoagulants, en anticancéreux et antioxydants. Il renferme également de nombreux composés soufrés responsables de la majorité de ses propriétés pharmacologiques : l’allicine (à forte odeur aillée) et ses formes oxydées, le disulfure- et le trisulfure de diallyle. A l’heure actuelle, l’ail déniche 3727 références scientifiques concernant ses vertus médicinales stupéfiantes.

Antibactérien, antifongique et antiviral naturel, ce petit bulbe est traditionnellement utilisé pour lutter contre diverses infections. C’est un fait établi : consommer régulièrement de l’ail cru (environ 3 grammes, soit 5-6 gousses par jour) diminue la pression artérielle, fluidifie le sang, épargne les artères des dépôts de graisses nocives, apaise l’inflammation et divise par deux les risques de contracter certains cancers (côlon, estomac, prostate, poumons, foie). C’est ainsi qu’un vieux adage affirme : « Qui a de l’ail dans son jardin n’a pas besoin de médecin ! »

Et voici l’hypothèse de plus en plus sérieusement envisagée : cette savoureuse petite gousse blanche fait… maigrir ! Une étude très récente effectuée à l’université médicale de Taiwan (1) démontre que le trisulfure de diallyle, molécule contenue en abondance dans l’huile de l’ail, stoppe la création de nouvelles cellules graisseuses. Selon les chercheurs coréens (2), une autre substance soufrée, la thiacremonone, inhibe l’activité de deux enzymes-clés (l’acétyl-CoA carboxylase et l’acide gras synthase) impliquées dans la synthèse et l’accumulation de graisses dans le foie. Telle est cette épice qui renferme encore plein de secrets…

Références :

  1. Lii CK, Huang CY, Chen HW, Chow MY, Lin YR, Huang CS, Tsai CW. Diallyl trisulfide suppresses the adipogenesis of 3T3-L1 preadipocytes through ERK activation. Food Chem Toxicol. 2011 Nov 25;50(3-4):478-484. [Epub ahead of print].
  2. Ban JO, Lee DH, Kim EJ, Kang JW, Kim MS, Cho MC, Jeong HS, Kim JW, Yang Y, Hong JT, Yoon DY. Antiobesity Effects of a Sulfur Compound Thiacremonone Mediated via Down-regulation of Serum Triglyceride and Glucose Levels and Lipid Accumulation in the Liver of db/db Mice. Phytother Res. 2012 Jan 6. doi: 10.1002/ptr.3729. [Epub ahead of print]

Les nutriments mentionnés dans cet article :

Garlic Oil : Cet antibiotique naturel lutte contre les infections, assouplit les vaisseaux, fluidifie le sang et réduit la tension artérielle.

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2 Comments

  1. Oui, je suis d’accord au sujet des bienfaits de l’ail. Par contre, est -il vrai que l’on ne peut l’associer à certains médicaments.

    Bien à vous,

    Sylvia

    • Bonjour,

      En théorie, les effets des substances bioactives contenues dans l’ail pourraient s’ajouter à ceux des médicaments anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires et provoquer de ce fait des saignements. L’ail est également déconseillé aux personnes atteintes d’une maladie héréditaire rare, la porphyrie.

      Cordialement,

      Irina

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