Le sport influence-t-il nos capacités cérébrales ? La réponse est oui ! Échappez au cliché « gros muscles = petit cerveau », en lisant attentivement ceci.
L’inconscient social part du principe que des gros muscles sont forcément contrebalancés par un petit cerveau. Pourtant, l’influence positive de l’exercice physique sur l’activité cérébrale est prise au sérieux par la communauté scientifique. Basées sur les tests psychométriques pour déterminer le QI (quotient intellectuel), plusieurs études cliniques montrent qu’un entraînement régulier accroît les performances intellectuelles. L’exercice éclaircit les idées, améliore la mémoire, agit sur l’humeur comme le ferait un antidépresseur et sur la douleur comme le provoquerait une substance opiacée. Mais le plus impressionnant est que le sport retarde le vieillissement du cerveau voire modifie littéralement sa structure, en stimulant la croissance de nouvelles cellules nerveuses et en créant de nouveaux circuits neuronaux !
Et pour cause. Le facteur neurotrophique issu du cerveau (Brain-Derived Neurotrophic Factor ou BDNF) est une petite protéine concentrée dans l’hippocampe, le cortex et le prosencéphale basal, zones cérébrales indissociables de l’apprentissage, du raisonnement et de la mémoire à long terme. C’est une substance dite neurotrophique qui stimule la croissance de nouvelles cellules nerveuses, tout en créant de nouvelles connections cérébrales. Il existe, par exemple, un lien direct entre le taux moindre de BDNF et la perte rapide de mémoire.
Or, une activité physique soutenue conduit à augmenter la production du BDNF, jouant un rôle majeur dans l’activité cérébrale. Aussi étonnant que cela puisse paraître, mais ceux et celles qui pratiquent un sport de manière très intense mémorisent beaucoup plus rapidement par rapport aux pantouflards ! Une étude récente a examiné le lien entre l’intensité de l’exercice et le taux sérique du BDNF. Quarante-cinq participants âgés de 18-25 ans ont été assignés au hasard à six différents exercices d’aérobie. Les sujets du groupe de contrôle sont restés assis durant l’expérimentation. A la fin de l’étude, les participants éprouvés par l’activité physique la plus intense ont vu leur taux de BDNF grimper de 32 % par rapport à la valeur initiale. Quant aux sujets du groupe de contrôle, ils ont perdu plus de 13 % de leur BDNF sanguin1 !
Il a été également mis en évidence que la pratique du sport de manière vigoureuse améliore les résultats scolaires, particulièrement significatives en science. Cette découverte a été faite par une équipe de chercheurs de l’université de Strathclyde, en Angleterre, à partir de 4755 filles et garçons âgés de 11 ans. Il suffisait de 12 à 17 minutes d’activité physique quotidienne supplémentaire pour améliorer leurs notes de façon surprenante2.
Qu’en est-il des seniors ? Une étude réalisée par les chercheurs de l’université de Texas sur 37 adultes sédentaires âgés de 57 à 75 ans met en évidence qu’un exercice régulier augmente le flux sanguin dans une région cérébrale impliquée dans la mémoire en fin de vie : le cortex cingulaire antérieure. Les seniors qui pratiquent 3 séances d’une heure par semaine répondent mieux aux tests cognitifs par rapport aux casaniers3.
Enfin, faire de l’exercice cardio-vasculaire durant la grossesse trois fois par semaine durant 20 minutes favorise un développement plus rapide du cerveau du futur bébé ! Les chercheurs notent une activité plus élevée au niveau de la mémoire, du langage et de la parole chez les nouveau-nés dont la mère pratiquait un sport pendant sa grossesse4.
Références :
- Schmolesky MT, et al. The effects of aerobic exercise intensity and duration on levels of brain-derived neurotrophic factor in healthy men. J Sports Sci Med. 2013 Sep 1;12(3):502-11.
- Booth JN, et al. Associations between objectively measured physical activity and academic attainment in adolescents from a UK cohort. Br J Sports Med. 2013 Oct 22. doi: 10.1136/bjsports-2013-092334.
- Sandra B. et al. Shorter term aerobic exercise improves brain, cognition, and cardiovascular fitness in aging. Front. Aging Neurosci, 12 November 2013 doi: 10.3389/fnagi.2013.00075.
- Ellemberg D et al. Exercise during pregnancy gives newborn brain development a head start. The annual meeting of the Society for Neuroscience. Montreal. November 2013.
En effet, ça a l’air très efficace, il suffit de constater le comportement de nos footeux et de leurs supporters !…
Dans ce cas-là, il s’agit d’excès de testostérone (produite d’ailleurs par les testicules…), hormone sexuelle mâle propice au comportement agressif, violent et égoïste!