Le boswellia (Boswellia serrata) est un arbre originaire des régions montagneuses de l’Inde et de l’Afrique du Nord dont on utilise la résine exsudée du tronc. Communément appelée «encens» ou «oliban», cette résine curative est d’usage séculaire dans la médecine traditionnelle ayurvédique. Pure ou mélangée à d’autres gommes naturelles, elle s’emploie également comme ingrédient clé d’encens, de parfums et de baumes balsamiques.
Malheureusement, la résine de boswellia est encore mal exploitée par la phytothérapie occidentale. On la trouve plus facilement dans les savons, les vernis à ongles et les parfums de luxe que dans une armoire à pharmacie. Or, cette résine est un anti-inflammatoire et antidouleur puissant efficace en cas d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose du genou, d’asthme, d’emphysème pulmonaire, de bronchite chronique, de mucoviscidose, de colite ulcéreuse et même d’hémorroïdes !
Qu’en est-il de la science ? Depuis des décennies, l’écrasante majorité d’études se sont focalisées sur les composants majeurs du boswellia : acides triterpéniques pentacycliques. Communément appelées «acides boswelliques», ces molécules sont capables d’enrayer le processus inflammatoire et de freiner simultanément la destruction des tissus conjonctifs. Plus précisément, les acides boswelliques bloquent la production de l’enzyme 5-lipoxygénase (LOX-5) responsable de l’apparition de principaux médiateurs de l’inflammation. Ils contrecarrent également la dégradation des glycosaminoglycanes, matière première des tissus cartilagineux.
Acide boswellique dominant, l’acide 3-acétyl-11-kéto-ß-boswellique (plus connu sous l’abrégé de AKBA) empêche la migration des cellules tumorales en détruisant leur «molécules d’ancrage» (molécules permettant aux cellules cancéreuses de se détacher d’un tissu, puis se refixer sur un nouvel organe). Son apport permet donc de stopper la propagation de nombreuses tumeurs malignes (prostate, pancréas, côlon) et de réduire le risque des métastases. En bloquant l’action du médiateur principal de l’angiogenèse (formation des vaisseaux sanguins autour d’une tumeur), le AKBA prive les cellules cancéreuses de l’oxygène et des nutriments nécessaires à leur croissance.
La prise de résine de boswellia apaise les douleurs rhumatismales réduisant l’enflure aux genoux et la raideur matinale. Son apport réduit la sévérité des crises des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (colite ulcéreuse, maladie de Crohn) et améliore la qualité de vie des patients. En autre, cette résine est désignée par l’Agence européenne des médicaments comme médicament orphelin pour le traitement de l’œdème cérébral péritumoral.
La résine de boswellia inhibe l’élastase leucocytaire humaine (HLE), enzyme inflammatoire étroitement impliquée dans la pathogenèse de l’emphysème pulmonaire, de la bronchite chronique et du syndrome de détresse respiratoire. Elle réduit ainsi la destruction du tissu alvéolaire et calme les spasmes bronchiques. La résine de boswellia diminue la fréquence des crises d’asthme et soulage les difficultés respiratoires caractéristiques (toux, sifflements). Son apport augmente le volume expiratoire maximal (VEM1) et le débit expiratoire de pointe (DEP), tout en réduisant la vitesse de sédimentation (VS) du sang des asthmatiques.
Comment utiliser au mieux la résine de boswellia afin d’en retirer le maximum de bienfaits ?
Sachez que tous les compléments alimentaires à base de boswellia ne se ressemblent pas. Optez pour un extrait de résine de boswellia hautement concentré, titré à min 65 % en acides boswelliques. Les extraits non standardisés du boswellia sont peu efficaces voire inutiles.
Pour de meilleures résultats, prenez 300-400 mg d’extrait standardisé de résine de boswellia, trois fois par jour ou bien, 600 mg deux fois par jour, durant au moins 6 semaines.
Conjuguez avantageusement le boswellia avec du curcumin. L’action anti-inflammatoire du boswellia et l’effet antioxydant du curcumin en feraient une solution intéressante pour les gens souffrant d’arthrose ou d’arthrite rhumatoïde. Les curcuminoïdes du curcumin inhibent davantage la synthèse des substances pro-inflammatoires et empêchent l’action des enzymes-destructrices du cartilage. Des résultats encore plus favorables sont notés lorsque la prise d’extrait de résine de boswellia est combinée avec l’extrait d’ashwagandha.
Références :
- 1. Siddiqui MZ. Boswellia serrata, a potential antiinflammatory agent: an overview. Indian J Pharm Sci. 2011 May;73(3):255-61. doi: 10.4103/0250-474X.93507.
- 2. Abdel-Tawab M, Werz O, Schubert-Zsilavecz M. Boswellia serrata: an overall assessment of in vitro, preclinical, pharmacokinetic and clinical data. Clin Pharmacokinet. 2011 Jun;50(6):349-69. doi: 10.2165/11586800-000000000-00000.
Merci pour cet article complet sur le Boswellia qui n’est pas vraiment connu malgré son importance comme un anti-inflammatoire non stéroïdien très efficace. Il limite aussi la formation des anticorps donc il est un parfait antiallergique.