La méthode la plus simple pour garder la ligne

Parvenir à déclencher, sans effort, la perte de poids serait une solution idéale pour le traitement de l’obésité. Les chercheurs de l’Institut de Science et de Technologie Alimentaires de Kanagawa (Japon) viennent de découvrir que Bifidobacterium breve B-3, déjà connue comme l’une des bactéries bénéfiques du gros intestin, réduit significativement le pourcentage de masse grasse. Des résultats cliniques concrets présentés récemment dans le Journal of Nutritional Science ouvrent des voies thérapeutiques très prometteuses de l’obésité.

Aucune flore intestinale n’est pareille à une autre, du moins une fois installée à la naissance et mise à l’épreuve au quotidien. La population microbienne est, en effet, comme une carte d’identité, elle est le miroir de celui qu’elle détient. Plusieurs études ont démontré le lien entre bon diversité du microbiote et risque du développement de l’obésité. Certains mécanismes d’action ont été proposés, comme la suppression de l’appétit, l’inhibition de l’assimilation des graisses alimentaires, le renforcement de la barrière intestinale et la réduction de l’inflammation dans le corps.

Cependant, toutes les bactéries ne se valent pas. La consommation d’une souche particulière, Bifidobacterium breve B-3, en modifiant la population microbienne qu’abrite le gros intestin, réduit significativement le pourcentage de graisse corporelle (proportion de la masse grasse par rapport à la masse musculaire). La flore du côlon des personnes souffrant d’obésité ou de diabète sucré manque cruellement de cette bactérie.

Dans une étude clinique randomisée et en double aveugle, cinquante deux volontaires, adultes en surpoids, ont été recrutés en fonction de leur IMC (allant de 24 à 30 kg/m2) et de l’âge (allant de 40 à 69 ans). Les participants ont été divisés par hasard en deux groupes : l’un recevant la Bifidobacterium breve B-3, l’autre prenant un placebo pendant 12 semaines, sans connaître la nature de leur traitement. À l’issue de l’expérience, les chercheurs ont observé que dans le premier groupe, les personnes avaient perdu plus de 3,2 % de graisse corporelle (plus de 0,7 kg de masse grasse), sans changer leur mode de vie (habitudes et préférences alimentaires, activité physique, prise de médicaments).

La richesse du gros intestin en Bifidobacterium breve B-3 a été également associée à un meilleur rapport taille/ hanche. Ces résultats sont parfaitement similaires à ceux obtenus grâce à une consommation de Lactobacillus gasseri, bactérie qui peuple le petit intestin. Il est fort probable que la prise conjointe de Bifidobacterium breve B-3 et de Lactobacillus gasseri – en rééquilibrant simultanément la population microbienne de l’intestin grêle et du côlon  – soit l’une des méthodes les plus simples et les plus rapides pour perdre du poids.

Certes, suivre un régime drastique, très restreint en calories (500 kcal/jour), associé à une consommation de Bifidobacterium breve B-3 entrainerait une perte de poids plus rapide (jusqu’a 12,4 kg en 5 semaines). Cependant, il causerait une forte fatigue après seulement quelques jours et créerait un déséquilibre nutritionnel. Gare aux régimes qui destabilisent !

Références :

  1. Minami J, et al. Oral administration of Bifidobacterium breve B-3 modifies metabolic functions in adults with obese tendencies in a randomised controlled trial. J Nutr Sci. 2015 May 4;4:e17
  2. Kadooka Y, et al.  Regulation of abdominal adiposity by probiotics (Lactobacillus gasseri SBT2055) in adults with obese tendencies in a randomized controlled trial. Eur J Clin Nutr. 2010 Jun; 64 (6):636-43. Epub 2010 Mar 10.

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