Parce qu’il ne faut pas tout écouter, mais qu’il est nécessaire de bien tout entendre sur l’hygiène auditive …
Le cérumen est cette sorte de cire, un peu visqueuse, parfois solide, parfois plus liquide et de couleur jaunâtre, produit par les glandes cérumineuses du conduit d’audition. Son rôle ? Protéger votre tympan, et préserver les canaux auditifs des infections, agressions extérieures, puis retenir toutes les poussières qui se déposent dans vos oreilles afin de les en extraire ! Le cérumen est également présent pour lubrifier la fine peau du conduit auriculaire afin d’éviter l’assèchement et les démangeaisons… Pourquoi le cérumen s’écoule-t-il de nos oreilles ? Le mouvement que nous effectuons naturellement avec nos mâchoires, va permettre de faire migrer les cellules mortes et impuretés récoltées près du tympan, en direction de l’extérieur de l’oreille via le canal auditif.
Les éléments favorisant la production accrue de cérumen sont : les appareils auditifs, oreillettes de téléphone, écouteurs de MP3, la piscine, car l’eau aura tendance à faire gonfler le cérumen, la poussière… Mais également les facteurs génétiques : oui ! Si l’un de vos parents est de nature à sécréter beaucoup de cérumen, vous avez 50% de chances que ce soit le cas pour vous ! Sont à prendre en compte par ailleurs : l’activité des glandes, un conduit auditif étroit, la pilosité de l’intérieur de l’oreille, le stress, l’anxiété, la peur… Et tout simplement l’âge, qui ralentit le procédé d’évacuation de cérumen alors qu’il accroît sa production.
Pour extraire l’excès de cérumen, en utilisant des cotons-tiges, au-delà des irritations provoquées, vous renvoyez la substance cireuse plus près du tympan et créez un terrain favorable aux bouchons de cérumen. Vous connaissez parfaitement les méthodes traditionnelles relatives à l’hygiène des oreilles, allant du spray d’eau de mer, au cure-oreille, mais qu’en est-il de ces fameuses bougies d’oreilles qui font controverse ?… Il nous a semblé nécessaire d’éclaircir certaines zones d’ombres sur un produit ultra-tendance en Italie… Et qui crée quelques peu la polémique en France.
Inédites, insolites, que sont les bougies auriculaires, à quoi servent-elles, comment fonctionnent-elles ?
Il s’agit d’une technique utilisée depuis des temps immémoriaux, notamment par les indiens Hopi et conçue pour contribuer à l’hygiène et au bien-être des oreilles. Certains en sont ravis, d’autres vous diront qu’elles sont inefficaces, voire, que « l’aspiration » est dangereuse pour le tympan… Qu’en est-il vraiment ?
Quel est le principe ? Une bougie de forme conique est placée au creux de votre oreille, puis allumée par l’autre bout. Lorsqu’elle se consume, elle extrait le cérumen superficiel de votre oreille pour rendre celle-ci propre et saine.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est d’abord qu’il n’y a aucune action d’aspiration à proprement parler ! Il s’agit purement et simplement de se pencher un peu plus sur les lois physiques, alliées à la biologie : le cérumen est une substance plus ou moins liquide, composée de graisses. Faites chauffer une poêle et placez-y une noisette de beurre, que se passe-t-il ? Le beurre fond, d’abord au plus près de la poêle, puis sur le dessus…. C’est ce qui se produit avec la chaleur de la bougie sur le cérumen.
Ensuite, ajoutez à cela de simples règles de physique : lorsque vous prenez un sucre et que vous n’en trempez que l’extrémité dans un café, que se passe-t-il ? C’est tout le sucre qui se trouve imbibé alors que vous n’en n’aviez mouillé qu’une partie… C’est tout bonnement ce que l’on appelle le principe de capillarité : « Le phénomène de la capillarité désigne ordinairement la capacité de l’eau et de certains liquides à monter naturellement malgré la force de gravité le long de tubes très fins plongés dans ces liquides. La remontée est d’autant plus forte que le tube est fin. Ce phénomène explique comment la sève des arbres peut monter le long du tronc et des branches »*1.
Les bougies auriculaires adoptent le même principe avec le cérumen. La matière naturelle qui compose la bougie entre en contact avec le cérumen et provoque la même réaction.
Le principe de capillarité est lui-même basé sur la loi de Jurin*2, qui va permettre de déterminer la hauteur jusqu’à laquelle un liquide va pouvoir remonter par capillarité.
Prenez une feuille de sopalin, enroulez-la de façon à obtenir une forme conique puis trempez l’extrémité au diamètre le plus petit dans un verre d’eau : vous observez que le liquide va rapidement remonter sur le sopalin jusqu’à l’imbiber au-delà du diamètre du verre, c’est mathématique ! A l’école, nous utilisions le principe de capillarité dès notre plus jeune âge pour apprendre à écrire à l’aide d’un buvard !
Il n’est donc aucunement question d’une aspiration dangereuse pour le tympan parce que la pression serait trop importante… Le cérumen est ramolli par la chaleur de la bougie et va s’écouler plus facilement, il va imbiber l’intérieur de celle-ci et être drainé vers l’extérieur par la matière naturelle de cet instrument. La bougie d’oreille n’est ni plus ni moins que le mariage de lois de la biologie, de la physique et des mathématiques !
Par ailleurs, beaucoup pensent que la bougie d’oreille sert à nettoyer les conduits auditifs… Il n’en n’est rien ! Une bougie auriculaire ne se substitut pas au nettoyage ; elle s’utilise en complément des moyens ordinaires pour la santé de l’oreille et permet d’assainir la partie apparente/extérieure du canal auditif… Le cérumen le plus proche du tympan est donc naturellement préservé.
Comment s’utilisent les bougies auriculaires ? Deux bougies sont fournies, une pour chaque oreille, il faut simplement prévoir un verre d’eau pour éteindre la bougie lorsque le soin est terminé. Allongez-vous sur le côté, allumez la bougie sur la partie la plus large, fixez la partie la plus fine dans l’orifice de l’oreille, puis laissez-faire la science ! La flamme se consume, en attendant, relaxez-vous. Lorsque la flamme atteint le petit anneau de sécurité, éteignez-la dans le verre d’eau préalablement préparé. La mise en place semble épique, mais dans la pratique, c’est extrêmement simple.
Le procédé est-il dangereux ? Dès lors qu’on utilise une flamme, il serait inconscient d’affirmer que ça ne l’est pas ! Il s’agit simplement prendre les bonnes précautions, tout comme lorsque vous vous servez d’une allumette ou allumez une cigarette !
Peut-on pratiquer l’exercice seul ou mieux vaut-il prévoir un « assistant » ?
Il vaut quand même mieux prévoir un assistant, ne serait-ce que pour le côté pratique. Même si le produit est à minima sûr lorsqu’il est commercialisé, c’est dans la manipulation que les choses peuvent évoluer, donc, deux yeux avisés c’est toujours mieux !
Est-ce douloureux ? Quel effet cela procure ? Selon les avis d’utilisateurs, douloureux, absolument pas… Ce serait même plutôt agréable ! Vous vous sentez plutôt… Flotter un peu !
A ce propos, est-il vrai que les bougies auriculaires ont des propriétés de rééquilibrage des énergies et des bienfaits… Un peu mystiques ? Mystiques, non, il s’agit plutôt d’un moment de bien être, de détente et de tranquillité, de la même façon que lorsque vous sortez d’un massage, d’un soin ou que le coiffeur vous frictionne doucement la tête et les tempes… Vous vous sentez bien…
Combien de temps pour ce « soin des oreilles » ? Une dizaine de minutes par oreille.
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